Comme beaucoup d’autres domaines, le marché de la peinture assiste à une prolifération des labels de toutes sortes. Environnement, santé, produit, projet… Pour vous y retrouver, cet article apporte un éclairage accessible sur ce joyeux désordre plein de bonnes intentions.
Depuis quelques années, la consommation devient de plus en plus responsable. L’opinion publique se soucie en particulier des aspects sanitaires et environnementaux des produits. Cette tendance a poussé le monde politique et les professionnels à créer des labels pour permettre aux consommateurs d’orienter leur choix selon leurs préoccupations.
Le monde de la peinture n’a pas échappé à ce mouvement. On y trouve pêle-mêle l’étiquette environnementale (A, B, C, etc.), l’étiquette des émissions dans l’air intérieur (également structurée selon les lettres A, B et C…), mais aussi des labels comme Minergie ou DGNB. Comment s’y retrouver?
Pour commencer, il existe 2 types de labels: le label produit et le label projet.
Les labels produits qualifient la peinture en tant que telle, selon des critères comme sa qualité, son impact sur l’environnement et la santé. L’étiquette environnementale et l’étiquette émissions dans l’air intérieur sont des labels produits.
Les labels projet s’appliquent à un projet dans son ensemble et attestent de qualités environnementales, techniques ou sanitaires. Les principaux labels projet sont Minergie et DGNB.
Ces deux catégories de labels sont bien sûr étroitement liées. Par exemple, le label projet Minergie recommande ou exige dans certains cas l’utilisation de produits affichant un label produit spécifique.
Sur le marché de la peinture, il y a actuellement 2 labels produits importants:
L’industrie, les associations professionnelles et les consommateurs ont exprimé le besoin d’un étiquetage clair des peintures et des vernis. En 2012, à l’initiative de l’Union suisse de l’industrie des vernis et peintures, la Fondation Suisse couleur a mis au point l’Etiquette environnementale. D’abord créée pour les produits appliqués à l’intérieur, elle s’applique désormais aussi aux produits pour l’extérieur.
L’étiquette environnementale classe les peintures en 7 catégories, de A à G. La catégorie du produit est indiquée au centre de l’étiquette.
Etiquette environnementale peinture suisse
La catégorie A correspond au standard le plus élevé en termes de qualité et de respect de l’environnement. Les exigences diminuent progressivement jusqu’à la catégorie G qui est la moins bonne.
Les catégories A à E s’appliquent aux produits à base d’eau, alors que les catégories F et G correspondent aux produits à base de solvants.
Les critères de classification sont présentés dans un tableau. A titre d’exemple, voici le tableau des critères pour chaque catégorie pour les peintures mates intérieures.
Les colonnes 3 à 8 sont des critères environnementaux et de santé, les 2 dernières colonnes sont des critères de qualité du produit. On voit clairement que seule la catégorie A, la plus élevée, répond aux critères les plus exigeants.
Selon plusieurs études, l’air que nous respirons peut être 5 à 10 fois plus pollué à l’intérieur qu’à l’extérieur! Face à ce constat, la France a introduit depuis 2012 l’étiquette émissions dans l’air intérieur. Elle indique les émissions en polluants volatils des produits de construction et de décoration, dont font partie les peintures.
L’étiquette émissions dans l’air intérieur classe les produits en 4 catégories, de A+ à C:
L’émission est mesurée en microgrammes par mètre cube après 28 jours. Sur l’étiquette, la catégorie du produit apparaît en grand au-dessus des 4 catégories possibles.
Etiquette émissions dans l’air intérieur
Les polluants observés pour classifier les produits sont indiqués dans le tableau ci-dessous.
Les quantités sont mesurées en microgrammes par mètre cube (µg/m3) après 28 jours.
Un produit de catégorie C fait partie des plus émissifs dans sa catégorie mais sa vente n’est pas interdite. L’étiquette émissions dans l’air intérieur fonctionne sur le même modèle que l’étiquette énergétique.
En fait, l’étiquette environnementale et l’étiquette émissions dans l’air intérieur sont complémentaires. On peut d’ailleurs trouver les deux sur un même produit. Mais il est important de comprendre comment interpréter les catégories.
L’étiquette environnementale couvre des critères larges. Un produit de catégorie A est un produit à l’eau, qui répond à des exigences environnementales et de qualité très élevées. Ces exigences bénéficieront autant à la personne qui applique le produit qu’aux futurs usagers des lieux.
L’étiquette émissions dans l’air intérieur est beaucoup plus spécifique: elle ne classifie les produits qu’après un délai de 28 jours après leur pose, en observant uniquement l’émission de 11 composants volatils. L’étiquette ne tient donc pas compte des émissions du produit durant l’application. La composition ne joue aucun rôle non plus.
Prenons l’exemple d’une peinture à solvant qui a cessé d’émettre des polluants volatils après 28 jours: cette peinture pourra afficher un A+ sur son étiquette émissions dans l’air intérieur. Et pourtant, la présence de solvants dans sa composition lui permettra d’atteindre au mieux la catégorie F sur l’étiquette environnementale.
En pratique, il faut donc que le produit que vous choisissez soit bien classé dans les deux labels.
Il y a 2 labels projets qui apparaissent régulièrement dans les soumissions:
Créé en 1998, Minergie est un label suisse basé sur le confort des bâtiments, l’efficacité énergétique et le maintien de la valeur du patrimoine immobilier. La priorité est accordée au confort des occupants des espaces de vie et de travail, qu’il s’agisse d’une construction neuve ou d’un ancien bâtiment rénové.
Le label s’organise en 3 niveaux: Minergie (le plus basique), Minergie-P et Minergie-A (le plus exigeant). Tous trois garantissent une efficacité et une qualité élevées dès la phase de planification. Trois produits complémentaires, librement combinables, viennent compléter la gamme:
Système des labels Minergie
Minergie-ECO est un projet coopératif entre l’Association Minergie et eco-bau. La certification ECO vient compléter les labels Minergie ((Minergie-ECO, Minergie-A-ECO, Minergie-P-ECO) pour les bâtiments qui ont bénéficié d’un mode de construction particulièrement sain et écologique.
La certification ECO garantit que seuls des systèmes et des matériaux compatibles avec les principes de la construction durable ont été utilisés durant l’édification du bâtiment. Les 3 éléments fondamentaux constituant la certification ECO sont:
Ce dernier point a un impact sur les peintures qui peuvent être utilisées. En effet, la certification selon les standards Minergie-ECO exige, entre autres, l’application de produits portant l’étiquette environnementale suisse:
Selon l’Office Fédéral de l’Energie, les bâtiments sont à l’origine de plus d’un tiers des ressources consommées en Suisse. Le bâtiment joue un rôle majeur dans l’utilisation de matériaux, la production de déchets et la pollution de l’environnement. Il présente donc un potentiel très important de réduction des émissions et de la consommation.
Dans un contexte marqué par le développement durable, la Société Suisse pour un Marché Immobilier Durable a adapté et introduit dans notre pays le système de certification DGNB. Ce label allemand créé en 2007 est une référence au niveau mondial.
Le label DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen) est le résultat d’un effort commun des professionnels du bâtiment: architectes, fabricants de matériaux pour le bâtiment, investisseurs et scientifiques.
Grille d’évaluation du système DGNB
Le système DGNB prend en compte l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment, réparti en 5 domaines:
Chaque thème est évalué à travers plusieurs critères, avec des facteurs d’importance spécifiques, pour lesquels un maximum de 10 points pourra être attribué. Le score de chaque domaine (degré de réalisation partiel) est ensuite pondéré pour obtenir un score (degré de réalisation global) sur une échelle de 100.
Labels DGNB: Bronze, Argent et Or
L’évaluation tient compte du degré de réalisation global (le score final) et du plus petit degré de réalisation partiel (le score individuel de chaque domaine). Le bâtiment se verra attribuer un label DGNB or, argent ou bronze, selon l’échelle ci-dessous:
La grille de l’exemple montrée plus haut obtiendrait donc le label DNGB argent: son degré de réalisation global atteint 67.5% et son plus petit degré de réalisation partiel se monte à 57.1% (qualités économiques).
La qualité de la peinture est prise en compte dans le domaine des qualités socio-culturelles et fonctionnelles (SOC) (en vert clair sur la grille ci-dessus). Elle fait partie de l’ensemble de critères «Santé, confort et satisfaction des utilisateurs» (SOC1), sous le critère SOC1.2 «Qualité de l’air intérieur». Sa part dans la grille est de 2.6%.
Choisir un produit classifié A+ selon l’étiquette émissions dans l’air intérieur permettra d’avoir un maximum de points sur ce critère pour contribuer à obtenir un de ces 3 labels DGNB.
De nombreux produits Socol bénéficient de l’étiquette environnementale. Notre gamme Profil Nature obtient la catégorie A, la plus élevée, en matière de performance environnementale et de facilité d’utilisation. Ces produits correspondent aux recommandations du label Minergie-ECO et répondent aux exigences DGNB.
Produits Socol de la gamme Profil Nature
De plus, 2 de nos produits les plus populaires ont obtenu le label émissions dans l’air intérieur le plus élevé: A+. Ils portent aussi l’étiquette environnementale C. Ces 2 produits très appréciés sont:
Socoldur Aqua: une peinture mate de finition pour plafonds
Idealmat: une peinture mate nettoyable pour murs intérieurs et extérieurs
Ces produits labellisés sont donc hautement recommandables, y compris pour des projets qui visent une certification Minergie ou DGNB.